Les 11 trucs que je n’avouerai jamais

On va faire comme si on avait pris une cuite hier soir. Aujourd’hui on va râler. Ce sera exceptionnel ici et tu le sais.  Mais aujourd’hui on va faire comme si on était un dimanche où j’ai trop bu la veille et mal dormi. Dans ces cas là, je commence toutes mes phrases par Ca m’énerve jusqu’à ce que mon copain Aline se foute de moi. Je ne sais pas si tu as lu SAGA de Tonino Benacquista? Si ce n’est pas le cas lis le. Ce livre est excellent. Ce livre raconte comment 4 scénaristes se trouvent à travailler sur une série qui passe seulement à une heure très tardive la nuit. Cette série ayant une audience très limitée ils se mettent à en faire un lieu d’expériences et d’essais. Ce qui peu à peu amène cette série à une gigantesque notoriété. Mais ce que je retiens surtout de ce livre c’est le jour où ils décident que les personnages parleront sous forme de phrases nues. C’est à dire sans filtre. Un peu comme dans cet épisode de Docteur House ou un des patients à une pathologie qui lui fait dire tout ce qu’il pense sans filtre. Aujourd’hui est une journée particulière. Ce matin j’ai eu mon entretien d’évaluation annuel dans mon travail de la vraie vie. Bah oui parce que dans le travail de mes rêveries les seules évaluations que j’aurai ce sont celles auxquelles je me soumettrai afin de continuer à évoluer.  BREF aujourd’hui je m’étais promis de t’emmener dans l’atelier et de te faire visiter. Mais comme les projets super motivants que je suis entrain de réaliser n’ont pas encore été livrés je suis dans l’obligation de te demander de patienter encore un peu. Je suis super fière de tout ce qu’on m’a demandé de fabriquer ces derniers temps. Et super fière aussi que tu m’aies obligée à sortir de ma zone de confort créative. Tout ça pour t’expliquer qu’aujourd’hui encore je vais poursuivre cette conversation que nous avons entamé où nous apprenons petit à petit à mieux nous connaître. Aujourd’hui je voulais qu’on parle un peu de ces 10 trucs que je n’avouerai JAMAIS. La version courte au cas où tu aurais mieux à faire:

  1. 1. Je déteste les gens.
  2. 2.Je ne sais pas du tout mentir. 
  3. 3.Dans certaines situations de la vie courante, j’ai l’impression d’être dans un pays étranger dont je ne comprendrai ni la langue, ni les moeurs. 
  4. 4.Je suis méga méga MEGA maladroite.
  5. 5.Je HAIS les lieux communs
  6. 6.Je suis horrifiée par les sujets de conversations liés à la préparation d’un mariage.
  7. 7.Je déteste les filles.
  8. 8.Mon cerveau se ferme à la moindre remarque raciste ou homophobe.
  9. 9.Je n’aime pas les chats, ni les enfants des autres.
  10. 10.Je n’avouerai jamais que j’ai écrit ça. JAMAIS. 

La version développée, au cas où tu te serais réveillée. Ou tu serais descendue boire un verre de lait et où tu aurais envie de prendre le temps de me lire pour découvrir ce que ça donne quand je suis énervée.

  1. 1. Je déteste les gens. Pas juste un peu, genre ils m’énervent. NON. Je les détestent vraiment. Ils me font mal. Ils me percutent dans tout ce qu’ils ont de petits et de médiocres. Ils me désespèrent et me font mal à l’humanité. Ca peut paraître paradoxal avec le métier que je me suis inventé. Mais c’est JUSTEMENT parce que je déteste les gens que je fais ce métier. Mon métier c’est de chercher en chacun ce qu’il a de beau, ce qu’il a de touchant. Mais pour bien le faire je suis obligée de m’extraire du monde et d’y revenir de façon mini-dosée. Imagine moi au contact de 500 personnes environ en une journée de travail de la vie normale. Pendant un moment je me suis même demandée si je n’étais pas complètement misanthrope. La misanthropie (du grec ancien μῖσος / mîsos « haine » et ἄνθρωπος / ánthrôpos « homme », « genre humain ») est l’art de détester et de mépriser le genre humain sans aucune distinction de sexe. Et puis j’ai compris que j’étais juste introvertie. Et que j’aimais les êtres humains à la seules condition de pouvoir nouer de vrais liens avec eux. Et de prendre le temps de voir ce qu’il y a de beau et de touchant en eux.
  2.  2.Je ne sais pas du tout mentir.  Si tu as l’impression que tu me fais chier et bien en fait c’est sûrement que c’est le cas.C’est très handicapant. Mais ça à le mérite d’être franc. Parce que si je te donne l’impression que je suis contente et bien tu peux être sûre que c’est le cas. Si mes yeux brillent pendant qu’on se parle, si tu as l’impression de réveiller quelque chose chez moi et bien tu peux être sûre que c’est le cas. Voilà.  Je ne mens pas. Dés fois c’est bien, dés fois ça l’est moins.
  3.  3.Dans certaines situations de la vie courante, j’ai l’impression d’être dans un pays étranger dont je ne comprendrai ni la langue, ni les moeurs. Ca m’est arrivé deux fois en fait. Une fois dans un Tournoi de Poker. Mon premier et dernier tournoi de Poker. On m’avait dit Le Poker il faut 10 minutes pour apprendre et une vie pour bien jouer. Et bien ça peut te faire rigoler j’ai compris les limites de la plasticité de mon cerveau ce soir là. Je me suis retrouvée transpirante au milieu de gens qui avaient l’air de savoir ce qu’il faisaient à n’ABSOLUMENT pas savoir quand il fallait checker. Ce que je devais miser. Le pire c’est que j’ai quand même réussi à les bluffer vu qu’ils pensaient que tout ça relevait d’une stratégie ficelée. Ça peut m’arriver quand quelque chose ne m’intéresse absolument pas. Mais là ce n’est pas le cas. J’aime bien qu’on m’explique toute la dimension psychologique du poker mais j’ai beau m’y intéresser RIEN ne RENTRE. L’autre fois c’est pas plus tard que  ce matin. Pendant mon entretien d’évaluation avec mon supérieur. Rien que ce terme vaut son pesant de cacahuètes tu ne trouves pas? J’étais en train de lui expliquer qu’il y avait une donnée qui primerait TOUJOURS sur les autres: c’est que je m’assiérai jamais sur mes convictions. Pour la bonne raison que les rares fois où je l’ai fait mon corps m’a hurlé d’arrêter. Je demande à mon supérieur s’il connait cette sensation dont je lui parle et là il me répond que Oui puisqu’il le fait sans arrêt. C’est à ce moment là, que dans ma tête l’entretien s’est arrêté. Comment peux-t-on communiquer quand on ne parle pas la même langue et qu’on n’a pas les mêmes moeurs? Pourtant dans la vraie vie, on le fait et c’est même source d’enrichissement. Mais là, pour moi la rupture est consommée.
  4.  4.Je suis méga méga MEGA maladroite. Je ne supporterais pas de vivre avec moi. Je fais TOUT tomber. Je n’avais jamais tellement pris conscience de ça jusqu’à ce que meilleure amie me le fasse remarquer. C’est une grosse perte de temps. Je travaille dessus mais ce n’est pas gagné.
  5.  5.Je HAIS les lieux communs Il fait beau hein. ou son pendant Pfffffff il pleut hein. Profitez hein ils grandissent si vite. Un de perdu. Tu tapes dans une poubelle ils en tombent dix. Il faut manger pour vivre. On ne peut pas vivre sans argent. Toutes les opinions sont respectables. L’argent ne fais pas le bonheur mais il y contribue. On fait ce qu’on peut. Tout n’est pas rose dans la vie. Ca va tu en as assez? Je m’arrête là? En même temps comme toutes les choses que je déteste dans ma vie je les ai cousu pour en faire quelque chose de joli. C’est grâce à eux que toi et moi on est ici. Novembre 2011 dans le cabinet de ma psy. Je lui fais la liste de tout ce qui m’énerve au plus haut point quand on vient d’avoir un enfant. Ces phrases toutes faites des gens qui font l’économie de s’adresser à toi en particulier.  Tout au long de la grossesse, puis après la naissance calquant sur toi leurs peurs, leurs manques, leurs ratés pour te projeter dans un monde de culpabilité. Le fameux PROFITE HEIN CA PASSE VITE. Qu’on te dis et te répète à toi qui essaye de te retrouver en tant que personne. Qui a même le courage de t’octroyer des moments à toi. Oui. Mère indigne même avec un bébé de quelques  mois. Et là, ma psy m’a dit Mais vous en fait votre truc, ce sont les MOTS. Vous ne supportez pas qu’on les emploie à mauvais escient. MAIS C’EST BIEN SUR!!! Puisque c’est comme ça,  je vais vendre des MOTS mais des mots bien utilisés. Des MOTS subtilement pesés.
  6.  6.Je suis horrifiée par les sujets de conversations liés à la préparation d’un mariage. Je ne devrais définitivement pas te dire ça. Mais ça fait partie des choses sur lesquelles je ne peux pas transiger. Je veux travailler pour des gens qui s’aiment. POUR DE VRAI. Des gens qui me parlent d’amour. De se dire OUI pour TOUJOURS. Pas pour des gens qui me parlent de prêt pour la maison, de plus-pratique-pour-les-impôts ou autres fadaises. Je me fous de participer à une mascarade ayant uniquement pour but d’en mettre plein la vue aux voisins. J’ai décidé de faire ce métier parce que participer à annoncer que deux personnes s’aiment me ravi. Les aider à envoyer quelque chose de joli à leurs amis me comble par dessus tout. Et surtout parce que j’ai besoin d’entendre parler d’amour, d’évidence, de rencontres inattendues mais espérées. Parce que je suis une indécrottable romantique cachée. Mais je te préviens si tu en parles à quelqu’un je nierai et j’effacerai cette supposition d’un sarcasme bien placé.
  7. 7.Je déteste les filles. Presque qu’un peu plus que quand je déteste les gens. LES FILLES c’est celles que je croise parfois dans une soirée. Celles avec qui je ne nouerai jamais aucune affinité. Pas mes AMIES. Mes AMIES si je les aime c’est qu’elles sont sorties de la dichotomie garçon/fille. Tu savais qu’à Tahiti on réfléchit en terme de genre et pas en terme de sexe? Il y a le genre féminin et le genre masculin. Et ton genre ne dépend pas du sexe avec lequel tu es née. C’est INCROYABLE qu’on n’en soit pas encore là. D’ailleurs je me disais qu’on aurait fait de GROS progrès le jour où dans les albums pour enfant Petit Ours Brun tombera amoureux de son copain et quand ce ne sera PAS le sujet PRINCIPAL de l’histoire. Je déteste que les FILLES pensent que tout leur est dû. Qu’elles dressent la liste interminable des griefs qu’elles ont contre le monde qui ne leur apporte pas ce qu’elles méritent. Sans se demander ce qu’elles pourraient faire pour l’obtenir. Élevées dans l’idée qu’elles sont des princesses. Ne s’interrogeant jamais sur ce qu’elles pourraient bien donner. Avant de réfléchir à la lonnnnnnnnnnnnngue liste de ce qu’elles aimerait recevoir. Les FILLES qui peuvent passer une soirée à croire que le mec a dit autre chose que ce qu’il a simplement dit. Les FILLES qui disent Il M’aide bien ou il M’a passé l’aspirateur. Les FILLES qui se résument elles même à ce qu’elles ont plutôt qu’à ce qu’elles sont. Les FILLES qui te poignarderont dans le dos juste pour un bon mot.
  8. 8.Mon cerveau se ferme à la moindre remarque raciste ou homophobe.  Et je te passerai le chapitre sur les conneries d’accepter toutes les formes de pensée. Je te passerai aussi mon chapitre sur l’acceptation plutôt que sur la tolérance qui au fond ne consiste qu’à tolérer. Je vais en venir au coeur du sujet. Si tu fais une remarque sur le quartier de ta ville où il y a trop d’auvergnats, si tu me rassures en me disant que ma fille qui préfère jouer avec des garçons au moins ne sera pas GOUINE (d’où tu sors ce vocabulaire d’ailleurs?) je te fermerai tout de suite la porte de mon coeur. Il y a trop de livres qui valent la peine, pour perdre son temps à essayer de comprendre une histoire qui amène à une conclusion qui ne me plaît absolument pas. Bien sûr je te dirai FORT que même si ma fille est GOUINE comme tu dis ça ne sera pas considéré comme un problème chez moi. Mais il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre (PUTAIN choppée en plein LIEU COMMUN) tu feras juste comme si tu ne m’avais pas entendu. Trop percutée toi aussi pour envisager qu’il y ait d’autres façons de penser le monde que la tienne. Comme moi. tu vois ça nous fait quand même un point commun.
  9.  9.Je n’aime pas les chats, ni les enfants des autres Inavouable n’est-ce pas? J’aime rencontrer des caractères. Des personnalités qu’elles aient deux ans ou 94. Je ne m’attacherai jamais à quelqu’un parce qu’il est le fils de truc ou le chat mignon de machin. Si ça passe tant mieux.  Si ça ne passe pas je ferai mon minimum. Et les gosses ceux des autres de toutes façons en société c’est globalement chiant. Je veux dire que pour le bonheur de tout le monde si je prévois une soirée avec des amies je ne m’imposerai pas de passer la moitié de la soirée déchirée entre mes amies qui me regarderont d’un air réprobateur et ma fille qui sera un reproche vivant muet parce que TOUTE mon attention ne lui est pas consacrée. Je préfère faire les choses bien mais de façon séparée. AH et si toutes tes phrases commencent par le dernier exploit du petit ou le prénom de ta fille tu peux m’oublier. Ca m’ennuie. Mais globalement même si parfois ça a pu m’arriver de faire la MILK (Mother i’d like to kill) jepeux t’assurer que je ferai l’économie de te chanter les louanges de ma fille.
  10.  10.Je n’avouerai jamais que j’ai écrit ça. JAMAIS. Tu pourras me découper en morceau je dirai que tu as du affabuler. Ou que ton taux d’endorphines trop élevé doit te faire délirer.

Graine de liberté Bon et bien voilà, je crois que je t’en ai dit un peu plus sur moi. Pas que du joli ma foi.  Mais c’est parce que tant qu’à ce qu’on se fréquente sur du long terme toi & moi, c’est mieux si tu le fais en ayant conscience de ça. La semaine prochaine on fait un petit tour des nouveautés sorties de l’atelier et on recommence à parler de trucs intéressants.  Aujourd’hui je t’ai démontré que je suis une tête de bois. la semaine prochaine je te montre que j’ai des caractères en plomb. Si tu n’as pas encore la clé de mon atelier, il suffit de t’inscrire ci-dessous et de confirmer ton inscription dans la foulée. [wysija_form id=”5″]

3 réflexions au sujet de “Les 11 trucs que je n’avouerai jamais”

  1. j’ai beaucoup ri ,
    merci
    et je ne te souhaite pas bon courage dans la vrai vie
    parce que moi je déteste que l’on me souhaite cela…
    et puis tu n’en as pas besoin tu as le détachement qu’il faut
    je te suis de près, je t’aime bien

  2. merci pour cette sincérité, et bonne chance pour supporter ton autre vie (celle avec ton “supérieur” qui sommes toutes, a été honnête avec toi)

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