Les lieux pas communs

 

Bonne année. & la santé hein! Parce que la santé, c’est important hein!

Lis le dans ta tête avec un accent Vosgien. Tu verras, c’est pire. (Tu ne trouves pas ça fou, qu’on puisse faire des accents dans sa tête, en lisant toi? Moi si. Mais ce n’est pas la question aujourd’hui)

Tiens. En voilà déjà un.

C’est cadeau. C’est BONHEUR. 

Un QUOI pardi?

Et bah un lieu commun, TIENS!


Si je reviens vers toi en ce jour si particulier (mais ne le sont-ils pas tous?), c’est parce qu’en faisant un petit tour dans mes créations de cette année, j’ai trouvé un fil rouge. Bien involontaire. Mais récurrent. Persitant, je dirais même. Alors évidement, toi qui me lis régulièrement, et qui n’est pas moi, tu vas rigoler. Parce que toi, tu l’auras bien noté, que cette année en particulier, j’ai développé une obssession pour les maisons. Disons qu’elle s’est accentuée quoi. J’ai toujours plus ou moins travaillé ce sujet, maintenant que je fais le point sur la question. Il y a très, très longtemps, quand je me fabriquais une personnalité, au lieu de chercher ce qui existait, & de faire avec ce qui était, j’ai beaucoup, beaucoup, copié le travail de Brian Froud.

Tu connais?

Je me cherchais, te dis-je. & j’avais 20 ans. Mais est-ce vraiment une excuse valable? Je ne crois pas.

A l’époque, je dessinais aussi beaucoup de Fées anorexiques. Mais ça n’a rien à voir avec la choucroute.

Puis un petit mix de Fées anorexiques, de lutins diaboliques & de châteaux nébuleux.

Ensuite, j’ai allègrement copié le travail d’Hundertwasser. Ses dessins hein! Je ne me suis pas mise à construire des immeubles foufous et colorés. Tu le saurais.

 

& puis, j’ai commencé à transformer des trucs en autre trucs, en les appelant autrement. Je les ai vendus sur des marchés de créateurs. J’ai fait le constat que mon matériau de base, c’était les MOTS. J’ai ouvert un Magasin de MOTS. Je l’ai déménagé. Pendant ce temps dans ma vie perso, j’ai visité des maisons. Beaucoup. Trop. On a signé un compromis de vente sur une maison. La Banque a dit NON. Vu que j’étais au plus creux de ma trésorerie, & encore pas tout à fait entrain de toucher le fond, mais je m’en approchais dangereusement, en caressant l’illusion qu’alors, je pourrais donner le coup de pied qui me ferait remonter. Ensuite, j’ai pris des décisions. J’ai essayé d’ajuster. J’ai rencontré des gens, beaucoup. Trop. Des gentils. Des pas gentils. Des gais. Des tristes. Des pas beaux du dedans & des éveillés, en mouvement. Mais dans le lot, il y avait de beaux spécimens, qui m’ont aidé à sortir la tête de l’eau. & j’ai continué à rêver. A rêver d’un lieu, où je pourrais poser ma vie, ma famille & mes kilos de plomb. Définitivement.

Même si entre temps, la vie m’a bien expliqué que DEFINITIVEMENT, c’est un concept un peu relatif en matière d’humanité. Alors à défaut de trouver le lieu de ma sérénité, je me suis mise à en fabriquer.

Les miennes celles-ci. Je n’ai rien imité. J’ai creusé dans mon coeur pour y chercher ce qui me ferait du bien. Pariant sur cette idée, que plus on touche du doigt sa vérité, plus on touche le coeur de ceux que l’on va croiser.

Ces petites maisons là, j’ai eu envie de les faire SANS RAISON. Entends moi bien. J’ai créé une entreprise. Dont l’essentiel repose sur mes créations (Ce n’est pas une trés bonne idée, si tu veux mon avis, & tu veux mon avis puisque tu me lis. Sinon que fais-tu ici?).

Cette fois, je me suis autorisée à aller dans mon atelier, mais pas pour travailler. Les gens autour de moi me demandaient POUR QUOI je faisais ça? Dans QUEL BUT. Alors j’ai répondu la vérité: je n’en avais aucune idée. Mais j’avais envie de le faire, ça me suffisait.

J’ai fait des essais plus ou moins heureux. Pour décorer mes petites maisons. Je vais spoiler. c’est encore en cours et je n’ai pas encore atteint le point d’équilibre qui te fait regarder ce que tu as fait, avec le coeur gonflé qui te dit:

AH là , ça Y EST. ON Y EST! 

Et puis, j’avais ces boîtes à cigares un peu cabossées, et ce vieux plumier, que j’avais achetés sans trop savoir ce que j’en ferais. Mais elles me plaisaient. & cette phrase qui tournait.

JE FUNAMBULE

Je trouvais qu’elle disait JUSTEMENT cet état, dans lequel je me sens la plupart du temps. Sur un fil. Obligée d’osciller de droite à gauche. Pour ne pas tomber. Prête à croire, qu’à un moment, je pourrai me tenir droite et immobile. Tranquille. Alors que ce moment, signerait sans aucun doute le moment de la chute. Pour ne pas tomber, pas le choix, il faut avancer.

 

J’ai fait un village. Comme celui dans lequel j’ai grandi. 365 habitants. Des réverbères qui s’éteignent à 22h. & ce moment où on t’offre LA NUIT. La NUIT pleine. La NUIT calme. La NUIT SEREINE. J’ai tendu un fil au-dessus des toits. J’ai mis une étoile minuscule suspendue sur le fil. & j’ai raconté cette histoire-là. Pour expliquer pourquoi j’ai eu envie de faire cette boîte comme ça:

Quand je regarde autour de moi, je vois des gens les pieds bien implantés.
Le regard sûr.
L’oeil vif.
Le poil brillant.
Je vois leurs façons de regarder l’horizon, la main au dessus des sourcils pour se protéger de la lumière, sûrs qu’ils sont de l’atteindre & sûrs aussi, du fait que c’est exactement à cet endroit là, à la fin qu’ils trouveront LA PAIX & LA SÉRÉNITÉ.

& puis, il y a TOI & MOI. Oh…on ne va pas les mépriser hein. La vie normale avec promesse d’amélioration de notre moral, dès notre retraite gagnée, TOI & MOI on a aussi essayé. Quand on croyait encore ce que nous disait la télé. Mais ça ne nous a pas plu. Alors on a commencé à caresser l’idée, que peut-être, il y avait une autre possibilité.

On a commencé à grimper la montagne, comme ça, juste pour voir, s’il y avait d’autres façons de VIVRE  le monde & de l’envisager. Et une fois arrivées LÀ-HAUT, (Brrrr… il y a du soleil & de l’air pure, mais il fait froid & on est toutes seules), une fois-là, on a bien dû se rendre à LES VIES DANSENT. Impossible de faire marche arrière, c’était trop risqué. Une question de VIE & de MORT, je dirais.

Du coup, on a continué à avancer.

Il ne restait plus qu’un fil devant nous pour aller de l’autre côté & aucune autre option, que de s’y engager.

Alors c’est ce que j’ai fait.

& depuis, JE FUNAMBULE. & on est pas mal à se saluer LÀ-HAUT, chacune sur son fil, à contempler le MONDE et ses beautés, en faisant attention de ne pas tomber.

DIM: 13,5 cm x 9,5 cm x 5 cm. Contient beaucoup de questions, très peu de réponses, aucune certitude,  mais beaucoup d’AMOUR & d’attentions portées à ce que chaque chose dans ce coffret, ait sa juste place, ou la possibilité de la trouver.


 

 

 

 

 

J’ai continué à essayer d’améliorer mes habitats. Sur cette photo là, je commence à m’approcher de ce que je projettais comme résultat. Mais on n’y est pas. Pas tout à fait. Pas encore. Mais on le touche du doigt.

& puis est arrivé l’inattendu pour moi. Enfin l’attendu depuis tellement longtemps, que j’avais fini par me dire que ça n’arriverais pas. Un bébé. Là. Maintenant que j’avais tout mis en place dans ma vie pour qu’une grossesse se passe dans les meilleurs conditions. Alors je me suis imprimée cette phrase-là.
C’est une phrase que m’avait dite mon Papa, quand je suis tombée enceinte de ma fille Zélie.

Trop vite. Trop fort. Sans précaution. J’ai laissé la JOIE m’envahir, parce que ces choses-là, ne m’arriveraient pas à moi. C’était le BON MOMENT. Le BON ENDROIT. & tout à coup, sans que rien d’autre n’ait changé dans ma vie, je sentais enfin ce truc que je cherchais sans bien savoir ce que c’était. Et qui m’avait fait imprimer cette phrase là. 

La sérénité. Le calme. 

Je me sentais en PLACE. Chaque chose était en PLACE. J’étais là où je devais être, partout où j’allais, puisque j’avais à l’intérieur de moi, un petit être qui poussait. & puis, tout s’est arrêté. Comme ça. En un claquement de doigt. A TERRE, la Marchande de MOTS. Dévastée. J’ai pris tout l’été pour essayer de faire avec ce truc dont je ne voulais pas. & comme mon ATELIER, est l’endroit où je peux mettre tout ce qui ne se dit pas, se dit mal, ou ne se comprend pas, j’y suis retournée. Avec difficulté. Pas pour travailler. Pour mettre mon chagrin dans une boîte. Puisque c’est ce que je fais.

J’ai écrit les MOTS que j’aurais voulu qu’on me dise. Comme ça, ça fait un peu comme si c’était le cas. J’ai écrit:

Prends le temps de ton chagrin,

je suis là aujourd’hui,

& je serai encore là demain, &

après-demain

& à chaque fois que le jour vient. 

& j’y ai mis une Montgolfière dans les étoiles. Pour laisser partir ça.

& puis petit à petit, 1 cm par jour, comme ma mère me l’avait dit, la vie a repris. J’ai continué à chercher le lieu de ma sérénité. Hypocritement, je te l’accorde. Puisque je savais très bien où il se trouvait. Sauf que, comment on fait quand on n’a pas le choix? Quand c’est endroit, n’est pas accessible juste parce que tu le décides? Donc je me suis à nouveau focalisée, sur l’idée que le LIEU de ma Sérénité, c’était un vrai endroit. Une maison. Dans laquelle je pourrais mettre ma famille, une bibliothèque interminable. Avoir un jardin. & Un ATELIER fermé au public et OUVERT seulement pour moi. & CERISE sur le gâteau, si cette maison avait une âme & une cheminée alors ce serait PARFAIT

J’ai fabriqué cette boîte là. Qui racontait cette histoire là:

Je ne m’y retrouve jamais dans les mots, les phrases, les lieux tous faits.

Je m’y sens perdue, et pas là où je devrais.

Cela fait des années & des années, que je cherche en tâtonnant le lieu de ma sérénité.

Je vis ce paradoxe permanent d’avancer, de choisir un lieu et de déménager, mais de ne jamais savoir profiter de l’endroit où je suis ICI & MAINTENANT.

Et très franchement, les seuls moments où je l’ai pratiqué l’ICI & MAINTENANT, sont ceux où je souffrais terriblement. Du coup, ça ne me parait pas être un projet souriant.

J’ai grandi dans une maison, où rien ne tenait vraiment.

J’ai grandi dans une maison, où chaque chose que tu posais, même accidentellement, y faisait sa place pour un long moment.

J’ai grandi dans une maison avec cave & grenier.

Avec des parquets vieux et un peu abîmés.

Avec une cheminée.

Avec des chats qui entrent & sortent.

Avec un jardin enchanté.

J’ai grandi dans une maison où j’étais aimé.

Ma maison m’a toujours dit ce que j’avais à savoir sur les gens que j’y invitais.

Je n’avais qu’à les regarder, la regarder et je savais s’ils auraient une place dans ma vie, où si sûrement à un moment, on se laisserait.

J’ai grandi dans une maison où j’étais aimé.

& depuis, je cherche, je cherche, je cherche:

le LIEU DE MA SÉRÉNITÉ.

& j’ai la certitude ancrée au cœur, qu’il existe,  mais que je ne l’ai juste pas encore rencontré.

DIM: 15 x 21 x 6 cm. Contient différents lieux pas communs, en attendant de trouver le tien & une faille qui le traverse au dos, mais qui avec le temps a fini par briller  et laisser passer la lumière que jusqu’ici tu cachais.

 

Comme je l’ai écrit plus haut, cette boîte avait une faille dans le dos. Quand je l’ai acheté, je me suis dit que je la camouflerais. Mais puisqu’il s’agissait de parler des miennes, de failles, plutôt que de la cacher, j’ai décidé de la faire briller. De la montrer. De la rendre belle à voir, puisque toute tentative de la cacher se serait soldée par un échec.

Comme Nac’Imagine avait fait dans le placard du premier Magasin de MOTS. Il y avait un vieux placard moche, au mur écaillé. Alors Nac’, plutôt que de faire comme tout le monde nous CONseillait, il a décidé de le laisser tel quel. Avec ses trous et ses aspérités. & de juste lui mettre du doré pour le faire briller.

 

 

 

 

Ensuite, j’ai posé quelques mots sur du papier. Ceux qui me venaient. & ça me faisait du bien de les faire exister.

& puis, j’ai repris le chemin de mes envies. Du carton, de la colle. Ma fille, ma salle à manger & on a fait des mini maisons de Fées en carton. Comme ça. Pour s’amuser. J’ai essayé des techniques. Tâtonné. Je n’étais pas entièrement satisfaite, mais qu’est-ce qu’on a passé un bon moment à le faire.

 

& puis je ne vais pas t’en refaire une tartine avec ça, je t’avais tout raconter là, mais je me suis à nouveau retrouvée à une endroit, où je n’avais pas choisi d’aller. Celui du POSSIBLE, qui cette fois je le savais, pouvait s’arrêter.

Mais je me disais que ce serait vraiment dégueulasse. Mais cette fois, j’ai laissé la JOIE au fond de MOI. J’ai attendu de VOIR. Attendu d’être sûre. & puis finalement, j’ai eu la preuve que c’était bien ça. J’attendais à nouveau une enfant. J’étais entre la PEUR & la JOIE. & puis ça s’est arrêté là. ENCORE UNE FOIS.

Alors j’ai refait ce qui avait marché la première fois. Travailler pour moi. Fabriquer des endroits où j’aurais envie de vivre mieux. De RESPIRER, en regardant les étoiles au-dessus de ma tête, immuablement entrain de briller. Rien que pour moi.

 

J’y ai mis une seule maison. Parfois deux. Parce que là, maintenant, les conditions de ma sérénité passe par une solitude choisie, voulue & espérée. Seule sous un grand ciel étoilé.

& j’ai raconté cette histoire là, pour raconter la naissance de ces boîtes là:

Quand j’étais petite, je regardais les adultes vivre, sûre qu’ils étaient sûrs de ce qu’ils savaient.

Quand j’étais moins petite, j’ai commencé à les regarder, et à me dire que visiblement, il y avait un problème, entre ce qu’ils disaient et ce qu’ils faisaient.

Quand j’étais ado, ça a eu tendance à me révolter.

Jeune adulte, il a fallu que je passe par une phase, où j’ai cru qu’il n’y avait pas d’autre choix que de se CONformer.

Et ENFIN, je ne saurais pas exactement situer le moment mais j’ai fini par retrouver la voie de mon cœur, pour abandonner celle de la raison. Mais c’est arrivé.

Je ne veux pas être un adulte qui ment.

Je ne veux pas être un adulte qui donne envie de rester enfant.

Je ne veux pas être un adulte.

& je me fous de ce que peuvent penser les gens, en me voyant.

Je sais ce qu’il y a dans mon cœur.

& si j’ai encore beaucoup de chemin à faire pour arrêter de faire des choix dirigés par mes peurs, je sais enfin où je me sens bien.

J’ai arrêté de chercher le lieu de ma sérénité.

J’ai trouvé que MA MAISON SE TROUVE PARTOUT, où il y a des étoiles.

& ce faisant, je vais bien finir par trouver MON ENDROIT.

Celui où je me fabriquerai définitivement LA PAIX. Peut-être que c’est ton cas. C’est pourquoi je nous ai fabriqué cette boîte INUTILE donc indispensable. Pour se rappeler ça.

 

DIM: 16 cm x 23 cm x 4 cm.

Contient un ciel infini de possibilité d’avoir l’impression d’être à sa place, au milieu de l’immensité. Petite et bancale, mais là où je peux rêver.

Même si dans le texte qui accompagne cette boîte, je mens. Je n’ai pas du tout arrêté de chercher. J’ai arrêté de le dire, comme une forme de superstition qui ferait, que si je le veux fort, et que je le dis, ça n’arrivera jamais. Ma dernière solution, mais sans doute pas la dernière, c’est d’avoir arrêté les réseaux sociaux, hors de mon utilisation pro. Forte du constat que c’est bien de s’aménager des MOMENTS DE CALME & de SOLITUDE dans mon atelier. Mais à quoi bon, si c’est pour laisser entrer le bruit des autres par le biais de Facebook, Instagram et autres joyeusetés. A quoi bon si c’est pour me retrouver en colère pendant une semaine à cause d’une information que je n’aurais sans doute pas eu sans ce biais. J’ai supprimé les app sur mon téléphone.  Je peux d’ores et déjà te dire que ça marche pour moi. J’ai l’impression de mieux respirer. & tu sais quoi? Les gens qui veulent te parler vraiment, ils arrivent à te trouver. & ça filtre ceux qui veulent juste monologuer devant un public attentioné. Soit, TOI.

Sur ce, je te laisse avec mes VOEUX de 2020. Au dernier moment j’ai décidé d’inverser les deux mots. Mais lesquels?

A TOI, DE TROUVER.

Je ne te souhaite pas une BONNE année.

Je te souhaite de vivre l’année que tu te seras fabriquée.

Selon ce que tu es, et les choix que tu fais.

Ajustée à ce que tu es.

 

PS: Toutes les créations en photo sur cette page ont d’ores et déjà été adoptées, donc tu ne pourras pas me taxer de faire des posts commerciaux en vue de te vendre mes mots. Bisous, Poutoux, Cordialement, Bécots.

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